Un échec et une victoire de l'ONU.

ci dessus: Jean Marie Guéhenno, secrétaire général adjoint de l'ONU, chargé des opérations de maintien de la paix, depuis 2000. Il quittera ses fonctions en juin 2008.
Voici notre premier article d'éducation civique de l'année (il était temps!), qui propose d'approfondir le travail fait en classe sur le maintien de la paix, à travers 2 cas: la crise yougoslave entre 1992 et 1995 et le Timor Oriental en 2005. Ces deux cas seront analysés à la lumière des reflexions de Jean Marie Guehenno, "patron" des casques bleus jusqu'à l'été prochain. Pour ceux qui n'ont pas peur de lire sa reflexion complexe et érudite:
http://www.ifri.org/files/politique_etrangere/PE_3_4_2003_GUEHENNO.pdf
Commençons par la crise yougoslave: pourquoi l'ONU a-t-il connu l'un de ses échecs les plus tragiques?
1°) Pour Jean-Marie Guéhenno, l'ONU est chargée de maintenir la paix, pas de séparer les combattants, elle n'en a pas les moyens. Il est illusoire de "maintenir la paix", dans un territoire, qui, justement, n'est pas en paix. L'action de l'ONU est préventive, elle intervient avant que les tensions ne dégénèrent en guerre civile, ou quand un cessez-le-feu est effectif.
Il faut donc que l'ONU obtienne un mandat clair et réaliste pour être efficace.
2°) Ce mandat doit être délivré par le Conseil de sécurité. Il faudrait que celui-ci puisse adopter des positions précises et unanimes. Or, dans la guerre en Bosnie, les Etats Unis en 1992 étaient sur une position neutre ("c'est un problème interne à l'Europe"), la France a tergiversé, soutenant d'abord les positions serbes avant de changer d'avis, la Russie, elle, soutenant la Serbie en permanence. Le mandat ne pouvait être clair, car la position du Conseil ne l'était pas.
Il y a bien sûr d'autres raisons, mais celles-ci sont les plus importantes: elle sont au coeur du fiasco, révélé par la crise de Srebrenica et illustré par ce reportage où l'on voit l'ONU humiliée à deux reprises: à Srebrenica même, où les 300 casques bleus n'ont pas les moyens matériels et politiques d'empêcher les atrocités, et au niveau pénal, ou le TPIY ne peut déférer les principaux accusés, faute d'une volonté ferme de la communauté internationale.
1°) Pour Jean-Marie Guéhenno, l'ONU est chargée de maintenir la paix, pas de séparer les combattants, elle n'en a pas les moyens. Il est illusoire de "maintenir la paix", dans un territoire, qui, justement, n'est pas en paix. L'action de l'ONU est préventive, elle intervient avant que les tensions ne dégénèrent en guerre civile, ou quand un cessez-le-feu est effectif.
Il faut donc que l'ONU obtienne un mandat clair et réaliste pour être efficace.
2°) Ce mandat doit être délivré par le Conseil de sécurité. Il faudrait que celui-ci puisse adopter des positions précises et unanimes. Or, dans la guerre en Bosnie, les Etats Unis en 1992 étaient sur une position neutre ("c'est un problème interne à l'Europe"), la France a tergiversé, soutenant d'abord les positions serbes avant de changer d'avis, la Russie, elle, soutenant la Serbie en permanence. Le mandat ne pouvait être clair, car la position du Conseil ne l'était pas.
Il y a bien sûr d'autres raisons, mais celles-ci sont les plus importantes: elle sont au coeur du fiasco, révélé par la crise de Srebrenica et illustré par ce reportage où l'on voit l'ONU humiliée à deux reprises: à Srebrenica même, où les 300 casques bleus n'ont pas les moyens matériels et politiques d'empêcher les atrocités, et au niveau pénal, ou le TPIY ne peut déférer les principaux accusés, faute d'une volonté ferme de la communauté internationale.
A l'inverse, la gestion de la crise du Timor Oriental peut être considérée comme un succès onusien.

Ancienne colonie portugaise de l'archipel malais, le Timor Oriental fut annexé par la Malaisie en 1975. A partir de 1998 des nationalistes revendiquent l'indépendance, la secession est proclamée en 1999, des troubles graves éclatent dans la région au bord de la guerre civile, 1000 morts et des milliers de personnes déplacées.
L'ONU réagit rapidement et clairement. La résolution 1264 du conseil de sécurité exige l'arrêt des violences, l'arrestation des auteurs de ces violences. le texte complet est consultable ici:
http://www.un.org/french/docs/sc/1999/99s1264.htm
5 jours après, les premiers casques bleus sont déployés au Timor Oriental. Leur mission est d'empêcher la reprise des violences et d'assister le HCR pour rapatrier les réfugiés. La mission est claire et réalisable, les diplomates ayant obtenu le concours du président indonésien de plus en plus isolé
L'ONU réagit rapidement et clairement. La résolution 1264 du conseil de sécurité exige l'arrêt des violences, l'arrestation des auteurs de ces violences. le texte complet est consultable ici:
http://www.un.org/french/docs/sc/1999/99s1264.htm
5 jours après, les premiers casques bleus sont déployés au Timor Oriental. Leur mission est d'empêcher la reprise des violences et d'assister le HCR pour rapatrier les réfugiés. La mission est claire et réalisable, les diplomates ayant obtenu le concours du président indonésien de plus en plus isolé
En 2006, une nouvelle vague de violence secoue le Timor. L'ONU demande alors aux Australiens de déployer une force militaire de dissuasion, venant renforcer les troupes onusiennes. La paix est encore fragile (le président et le premier ministre ont été les cibles d'un attentat en février 2008), mais le bilan de l'ONU reste favorable.
- Le Timor Oriental a accédé à l'indépendance en 2002, après un referendum organisé par les Nations Unies.
- La guerre avec l'Indonésie est évitée.
-La sécurité intérieure est confiée à une force de police des Nations Unies: la MANUTO
-La sécurité militaire est assurée par une force australienne sous mandat de l'ONU
Pour finir, la petite question rituelle: à l'occasion de quelle crise, les troupes onusiennes ont elles adopté pour la première fois le casque bleu?
Pour finir, bon courage à tous pour le brevet blanc.
- Le Timor Oriental a accédé à l'indépendance en 2002, après un referendum organisé par les Nations Unies.
- La guerre avec l'Indonésie est évitée.
-La sécurité intérieure est confiée à une force de police des Nations Unies: la MANUTO
-La sécurité militaire est assurée par une force australienne sous mandat de l'ONU
Pour finir, la petite question rituelle: à l'occasion de quelle crise, les troupes onusiennes ont elles adopté pour la première fois le casque bleu?
Pour finir, bon courage à tous pour le brevet blanc.